Projet de métropole
Aix-Marseille-Provence / Conseil

L’État a fait de la métropole Aix-Marseille-Provence un chantier national piloté par une mission interministérielle. Exceptionnellement, il a délibérément choisi la coproduction du projet plutôt que la prescription. Bien sûr la Décentralisation n’y est pas pour rien. Les convictions personnelles des initiateurs de la démarche, au premier chef celles de Laurent Théry, préfet délégué, accessoirement Grand prix de l’urbanisme 2010, non plus. L’appel à l’investissement de la société civile a immédiatement reçu un accueil enthousiaste, quasi-militant. Il s’agissait rien de moins que d’inventer le territoire métropolitain, une réalité certes vécue aujourd’hui mais subie par maints aspects notamment lorsqu’il s’agit de se déplacer. Une perspective extraordinairement stimulante lorsque l’on évoque, en revanche, les dynamiques démographiques, l’intensité des initiatives novatrices ou les ressources naturelles… Or, ce territoire prometteur ne se projetait jusqu’alors ni dans une vision d’aménagement ni dans cadre politique et institutionnel. Beaucoup l’espéraient métropolitain, pas une majorité d’élus locaux toujours hostiles à cette idée. Un contexte paradoxal pour communiquer une démarche prospective de grande ampleur et mettre en débat ses orientations.

AVDLV a conseillé trois années durant la Mission de préfiguration du projet métropolitain. L’agence a notamment proposé de structurer la stratégie de communication adoptée autour de quelques notions-clés :

• l’objectivation et la prise de conscience collective des réalités métropolitaines d’aujourd’hui parfois familières, souvent faussement familières. Le projet n’en apparaitra que plus clairement comme la somme cohérente des réponses apportées aux dysfonctionnements actuels ;
• le partage — sous une forme vulgarisée mais sans filtre — des cheminements de la réflexion collective autour des différentes problématiques d’aménagement retenues : ses avancées, ses incertitudes, ses impasses…
• l’interpellation citoyenne autour des enjeux politiques et institutionnels ;
• la valorisation de la dynamique collective de projet et de ses acteurs, plus que celle de son initiatrice, la Mission interministérielle, comme l’exact reflet de la posture de retrait qu’elle a adoptée dans l’animation du processus de coproduction.

Les très lourdes contraintes du contexte politique comme les limites à l’expression de certains acteurs publics lors des périodes de réserve ont pesé évidemment sur la diffusion de l’information, le dialogue et l’appropriation du projet. Elles ont constamment justifié des réajustements stratégiques, parfois de vrais revirements. Le processus, par définition de longue haleine, s’est prolongé néanmoins sous d’autres formes au-delà du 1^er janvier 2016, date de la création officielle de la métropole Aix-Marseille-Provence. Une autre histoire à laquelle AVDLV va également participer.